// RV activée
// Interfaçage Neuronal en cours
Niveau 3
Il fait froid et humide, comme toujours
depuis le début du jeu mais c'est peut-être pire aujourd'hui. Septembre explosé
dans la lave industrielle. Le décor sombre, le ciel bas, les cumulus verts
bouteille, oxydés. Les boulevards encombrés, le bruit sourd et continu des
voitures roulant au pas. Les énormes néons fluos des enseignes verticales.
Une pluie sournoise, gelée et acide me troue le cou. Capuche. Les gouttes glacées, effilées, strient la rue de lames vertes qui éclairent les flaques entre les trottoirs mécaniques bondés. Les escalators horizontaux chargés de salarymen roulent dans toutes les directions. C'est l'heure de pointe à Babylone.
Une pluie sournoise, gelée et acide me troue le cou. Capuche. Les gouttes glacées, effilées, strient la rue de lames vertes qui éclairent les flaques entre les trottoirs mécaniques bondés. Les escalators horizontaux chargés de salarymen roulent dans toutes les directions. C'est l'heure de pointe à Babylone.
Les chemtrails en blue-ray illuminent
les contours métalliques de la mégalopole en 3D. Tout va très vite. La ville en plein rush fin de journée. L'affluence. Tu vois des attachés cases brouillés, des
costumes, des tailleurs, des pixels gris hyperactifs qui se déversent, qui
débordent dans les rues. Dans tous les sens. Des flux qui se croisent tous
azimuts. Qui se traversent. Sans cesse. Turbulence urbaine. Tu entends de la musique. Des
portables qui sonnent. Des cris. Des bips. Des bouts de phrases. Des coups de
frein. Des klaxons. Une sirène se rapproche. Des gyrophares. Septembre asperge
sa laque diffuse.
Je marche là-dedans.
Pour l'instant, les cheats codes sont
inactifs, je suis donc soumis à la simulation commune permanente. J’ai lu
quelque part que le début était calme pour s’habituer. S’immerger.
Je marche. Je m'éloigne du centre
névralgique. La Ville répond à un schéma assez classique, concentrique. C’est
un damier logarythmique, genre de labyrinthe sous globe, un quadrillage
implaccable de caméras. Les megapixels de surveillance tracent chaque recoin et
suivent chaque citoyen de la Ville. Mais il existe quelques petites rues plus
calmes. Des coins où tu peux éviter les caméras. C’est la zone légale, le 5 %
admis sans surveillance vidéo. La loi s’y applique pourtant. Comme partout
ailleurs dans le jeu. Mais c’est assez tranquille pour taguer et faire du créd.
La nuit déjà. Sample d'une sirène au
loin. Shhh… Je recouvre vite, clac clac, l’intérieur des lettres sur le mur
devant moi. Chuintement du spray. L’odeur de solvants. Zone d’explosion 0. Le
froid. La vapeur trouble qui s’échappe de ma bouche.
Je fume. Je fume en graffant, en
grattant les briques sombres. La perception n’existe que par l’esprit.
Connections neurogéniques directes. La clarté de la lune. L’ombre de mon bras. Le
bruit de la bille en acier dans la bombe. Ma capuche. Mon ombre à capuche. Le
goût de l’herbe. Slogans on the walls. Tout est bien réel. Je graffe.
Babylone en mode nocturne. Des bruits
dans la rue mais rien d'identifiable. Du flou. De l'ambigu. Du potentiel. Tout
peut arriver. Tac-tac-tac, shhh. Prendre mon temps. Laque by night dans les
connectiques, le nocturne flottant entre les auréoles sodium et les flaques
roses. Pour l’instant, personne dans la rue. Laque septembre. Laque système.
Une sirène quelque part.
Lumière réverbère.
(...)
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