« Moi,
en tout cas, tu me plais bien. »
Le
mélange des voix, des verres et de la musique.
Je
bois un énième verre sans parvenir à décoller.
Accords
électriques, l’âme en flash-back élastique, j’habite un trip fatal. T’es où ?
Le hasard n’existe pas. Je rejoue tout. Tes brassières phosphos sous la lumière
noire. Ta peau nue, les spots bleus. Le blues de toi avant, toi d’avant, tes
doigts sur mon crâne, le blues bleu de toi avant, toi d’avant nous. Juste avant.
Quand tout était à découvrir. Le blues de toi juste avant la guerre. Je me
souviens quand tu ondulais sur la barre. Lascive. Terrible. Sous tes faux cils,
je me suis vite imaginé n’importe quoi.
Taffe.
Break
de batterie.
Derrière
les fumigènes déchirés, une silhouette liquide se détoure en chantant I put
a spell on you juste en face du bar, de toi, de moi, taffe – je vis hier. A
l'épuisement. Le piano hypnotique. Les sépias paralysés d’un paysage
psychotrope désormais vide. Do mi sol la. Mineur. Je ne sais pas. Mais. J’ai
toujours l’espoir de te voir arriver. Alors je reste là. Je n’ai pas le
souvenir de faire autre chose que d’être dans ce bar. Une nuit sans fin. Je ne
sais pas pourquoi tu as disparu. Tout est salement blues quand t’es pas là. I can't stand it cause you put me down.
D’autres
danseuses que toi, toi, toi dansent.
D’autres
serveuses que toi servent.
D’autres
couples que nous se forment sur le dance-floor. Sous les spots.
D’autres
couples que nous boivent leurs cocktails.
Tout
tourne.
Tremble.
Le
blues m’infra-vibre.
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