(...)
« Je te plais ? Parfait. C’est
vraiment parfait. Mais… tombe pas amoureux chéri. »
J’ai l’œil
retourné retourné dans le blues district à passer et repasser le déclic au
ralenti. You see. Tenir hors de
portée des enfants. Cet astéroïde est passé beaucoup
plus près que prévu, Il me
mord des souvenirs à la pelle en stop-motion. Bloqué en orbite
dans un autre espace-temps.
Bloqué, bloqué dans un logiciel. Un putain de logiciel qui tourne en boucle.
Repeat. Repeat. Repeat.
Des violons tombent en gouttes. Pentatonique mineure échouée,
je te cherche tout le temps et partout, dans toutes les gammes et à travers
tous les demi-tons. Exhume.
Je bois dans un miroir. riorim nu snad siob eJ. Inspire. Tu bois et tu
t’enfonces plus profondément dans le point de fuite originel à chaque verre que
tu vides. Exhume. Le chanteur chante. Inspire. Souffle.
Blues bar
enfumé. Je n’ai pas le souvenir de faire autre chose. Mon quotidien se résume à
ça. Etre là. Etre là à me spoiler l’histoire en stop-motion. Sans arrêt. Dans
une autre dimension, dans un rôle pré-existant dans un film foireux. Le blues au fond de ce bar, le blues de lorsque
tu étais encore là. Ça semble être sans fin. Le casse-pipe, la bière amère. Et
mes nuits sans toi désormais.
Le
mélange des voix, des bruits de verre et de la musique autour.
A
l’intérieur quelquefois plusieurs, comme des chuchotements derrière mes yeux,
et d’autres fois, c’est distinctement une seule voix. Qui me parle. Qui
susurre. Chuchote. Chute-spirale. Le blues azote. La conspiration des
circuits fous dans la mémoire des catastrophes incontrôlables. Je bugue. Il ne
me reste que des morsures aiguisées à la poussière de ton absence sous les feuilles
mortes qui ont recouvert le monde. T’es où ?
Mon verre est bleu. Les spots, blues. Les serveuses. Les serveuses qui ne
se souviennent plus de toi. Et les autres autour, le bruit, les violons, les guitares,
le chanteur, la musique. Tout
est fumée dans cette nuit blues infinie. But
it would be nothing, nothing / Without a woman or a girl. Tout
est blues. Tu ondules
devant moi, rien que pour moi. La nuit balance ses riffs amers.
(...)
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