Pas d’autres solutions.
Les riverains se plaignent.
Ta
vie est un va et vient stérile. In vitro. Sous blister. Avec une date de
péremption que tu crois gommer avec du Botox, combler avec de la DHEA. C’est
une vraie bonne nouvelle.
Chaque matin je mets des
probiotiques dans mon déca, je mets du cuivre, de l’or, de l’argent, des acides
aminés, de la taurine surtout, de la spiruline, du magnésium, du calcium, de la
vitamine C, de la D, de la B, de la E, des mini-shoots d’acide hyaluronique, un
petit coup de propylène glycol en vape goût tabac américain, un coup de déca en
soluble, tu me mets une sucrette là-dessus et on est bon. Et avec ceci ?
Je prendrai un fix de guarana, un 20 Pieds d’anticernes, un 40 d’antirides, et
tu me mettras aussi un gramme de coke que je puisse me vider la tête et tenir
un minimum entre les semaines de tapin. Les
slogans te programment dans la matrice programmée. On parle
désormais sans complexe d’interdire les manifestations.
1h13. Tu sors de ton rêve comme d’un cercueil. En suffoquant.
Insomnie ou bruit dans l’immeuble. Tu ne sais pas. Tu
reviens à moi. Tu ouvres les yeux, je reste couché sur le dos, dans le presque
noir électrique et je mouline. La synthèse vocale hors-champ explique les
différentes phases dans un brouhaha de pidgins. La première règle c’est que tout est programmé. Des syllabes explosent. D’autres se matérialisent. Des
craquements humides résonnent dans les os de mon crâne. A côté de moi j’entends
Lisa dormir. Respirer. Retrouve des vraies
salopes à côté de chez toi. Tes voisines te font tout.
1h26. J’aurais pu prendre
un Stilnox mais si vous voulez voir un
mauvais film je donne le plan : découvrez
le nouveau titre de Pastek-Vodka sur votre fil d’actu, je me suis levé pendant
que tu lisais. Direction le salon. La télé,
Pourquoi essayer de bien dormir si c’est pour se réveiller dans le brouillard.
Je zappe. L’effet est garanti.
Planète nausée.
Soyez
les bienvenus si vous nous rejoignez dans cette nuit si particulière. Je
regarde l’écran de la planète
nausée. Des œuvres d'art dans le vomi VIP des fils de. Des phénomènes
littéraires shootés aux phéromones commerciales. La nausée des costumes, des
cravates, des uniformes, des baggys, des casquettes, du swag, de la montre et
du tatouage, du piercing et des protéines en poudre, la nausée de tout ça, le
pack complet, ce que tu as signé sans le lire parce que les pages étaient blanches
et bourrées d'encre sympathique. Chèque en bois. Promesse de don. Réservez vos vacances au soleil !
De la nausée en barre. Et des pointes pour hérisser le quotidien. Dans le
reflet sur l’écran de la télé, je me regarde être un lambda avec un boulot
lambda nageant en plein mainstream. Comme
si tout s’était agencé pour en arriver là, à ce moment exact.
(…)
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