Planète
nausée. Des œuvres d'art dans le vomi VIP des fils de. Des phénomènes
littéraires shootés aux phéromones commerciales. La nausée des costumes, des
cravates, des uniformes, des baggys, des casquettes, du swag, de la montre et
du tatouage, du piercing et des protéines en poudre, la nausée de tout ça, le
pack complet, ce que tu as signé sans le lire parce que les pages étaient
blanches et bourrées d'encre sympathique. Chèque en bois. Promesse de don. De
la nausée en barre. Et des pointes pour
hérisser le quotidien.
Seul, je parle seul tu vois le truc. A voix haute. A moi. A
voix basse. A quelqu’un. Dans ma tête.
Fin de journée. On est au cul-à-cul. Chaque
solitude en boîte en collusion express avec les autres. J’allume un joint au premier feu rouge. Je
fais gaffe quand même, tout le monde se zieute. Première, tu avances un peu, tu
freines, point mort, ton cerveau à bout, les feux rouges, ton cerveau qui bout,
tous ces gens dans toutes ces bagnoles, les flics, ça bloque, tu te prends la
tête, ça n’avance plus, tu sciences dans le flou en roulant à dix cinq jours
sur sept, tu te tapes des embouteillages d’au moins une heure pour y aller ou
en revenir, tu réfléchis au volant, tu fais le point quoi, tu écrases le joint
et t’en as marre, plus que saturé d’être tous les jours dimanche, assis devant
un putain de feu rouge. Coincé entre des tours de boulot. Pas de changement
sous les slogans.
Seul
je parle seul pour me repérer. Pour ne pas me perdre. La nausée en one shot mon
pote. Notre monde est radioactif. Tu te lèves, il fait nuit. Notre monde est
mafieux. Tu rentres, il fait nuit. Aucune différence entre greepeace et les
entreprises radioactives. Ton petit générique du JT avec l'explosion-évènement
du jour qui remplit le vide. Tout est pourri. La petite aventure qui constitue
ton trajet quotidien. Tu te dis que ça ta fait chier de lire ça parce que c’est
ce que tu cherches à oublier, tu te persuades pourtant avec application. Plus de la moitié des accidents ont lieu
dans le périmètre proche des domiciles des victimes. Tu n’es qu’un dommage
collatéral. 100 % des gagnants ont tenté
leur chance. Tu es le dommage collatéral. Si tu te sens visé, c’est que tu
l’es. Ce monde est mort et tu t’entêtes à dire non, parce que tu touches la
limite. Tu ressens régulièrement, les derniers soubresauts du corps à l’agonie.
Ta gueule de faux-cul a pris les devants depuis toujours. Tu te mens. Tu mens à
tous. Tu mens. Tu imagines, dans ton cercle sombre, que je te parle d’un
promontoire. Est-ce que je mets
anxiolytiques et antidépresseurs dans diplôme et formation ? Ta vision
est biaisée. Tu appartiens à la classe 9, matières diverses et dangereuses pour
l’environnement. Réveille-toi, le feu est vert.
Ne
pas me perdre.
(...)
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