mercredi 18 décembre 2013

...ragmen...(Archives de la Base)



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jeudi 5 septembre 2013

23 secondes [1]





Regarde au-dessus des tours grises, regarde les hélicoptères qui tracent des contrechamps spirales.
Regarde par la vitre entre les gouttes les lumières fantasques, les traits sinueux concentriques/ dévide quelques reflux soap de vieilles clopes décadentes, glide et distorsion sur la basse, bring me alone, soupir, contre toi qui rêve sans artefact, sans plus aucun artifice ingénu, regarde les feux idoines d'un camp de fortune glissant le long des flots sombres que j'imagine piqués de planctons phosphorescents, le ressac numérique dans le vide du jour virtuel, les rues enregistrées, regarde ; j'imagine l'acier froid d'un canon entre mes lèvres. Touchant mes dents.
Des tablas évanescentes, explosions noires, chassent le vent, charrient la pluie dans les flaques de lave solide. Une boule dans la gorge. Les spams de mes demies-nuits. Je. Tu ne peux pas pleurer. Spleen. Opaque. Insomnie noire. Key logger. Ressaisissez votre mot de passe. Montée. Écarquillés/ le plafond noir. Tes yeux grands ouverts. Injection trash. Implosion.

L'espace modifié prend place sous tes yeux. Tu sembles horrifié. Choqué. L'émotion, c'est : la panique, la panique torpeur.





Insomnie rouge.




Key logger. Injection. Déjection. Ressaisissez votre mot de passe. L'inoculation ne dure que 23 secondes. Les plafonds défilent. Le bruit des roulettes. Néons, couloir d'hôpital, la panique écarquillée dans la lame du scalpel. Le pointe de la seringue. Flash d'insomnie. On utilise une aiguille ultra-fine introduite à travers la sclère du patient à un endroit pré-déterminé. Ré-ré-réveille-toi. Les nuages glissent sous la lune noire.
Injection d'insomnie. La structure ADN se calque sur les 23 paires de chromosomes du sujet. Flash. Lumière blanche. T'injecte l'insuline glycol, la térébenthine, les trojans et virus célèbres, communion cellulaire à travers les nuits qui se tordent, le glide sur la basse germinale, les télépathies thuriféraires. Un microcode nanoviral de seconde génération.
Rouge sang. D'abord le venin sur mes/tes lèvres, une nouvelle caresse, une nouvelle expérience, une modification, une morphose insidieuse, poison dans le vide du jour virtuel. Oui, une reprogrammation génétique.
Regarde les hélicoptères qui larguent du napalm, regarde au-dessus des tours grises. Regarde par la glace entre les cellules les cellules se dévorant entre elles, rubis cannibale, l'insuline ahrimanienne qui t'écarquille au maximum, instillation GABA, les yeux plafonnés, striés de souvenirs de ciel bleu. Styx. Le cerveau allumé en mode automatique. En roue libre dans les contrechamps spirales des nuits blanches.

Tout est confus. Sur tes mains, du sang.


Ne bougez pas, là, doucement. (Regarde par la vitre entre les gouttes, seringue rouillé d'images radioactives, ferraille, le ressac numérique des voitures phares allumés, le va-et-vient perpétuel, toujours minuit ici, coupe-illusion, passe-bas, scalpel, insomnie de lave bouillante, larves brouillées, lèvres entrouvertes. L'injection les yeux ouverts.) Laissez-vous faire.


Typhus, trip hallucinatoire aspirant la fenêtre ; les revêtements acides débordent tous azimuts les venelles en bas que j'imagine visqueuses, humides et puantes. Nuits infinies. Babylone. Bring me alone. Relâchez la pression. Ça y est. On y est. Shoot de noradrénaline au fond de l’œil. Accélération. La ronde des pensées incontrôlables. Écarquillé. C'est bon. Le plafond s’élève. Les torchères dérapent. Injection trash. Au creux de l'oreille, les mêmes mots, ré-ré-réveille-toi, la tension, seule, et l'injonction, l'injection d'insomnie dans les rues déformées, les murs mous qui suintent, suent, scient, cisaillent - impossible de dormir : tes yeux grands ouverts. Insomnie lysergique programmé. Implant réussi. Quand il ne reste plus rien d'autre que ça, je me lève.
Le canon froid du réel entre mes lèvres, la pièce dans le noir, la lune à la fenêtre entre les arbres, la lumière jaune, arraché , extrait vivant d'un caveau profond. Biopuce implantée. Du sang strident, épais, tumultueux, acouphènes bouillonnants ; insomnie rouge sang. Dérèglement en temps réel.

Tout est confus. Du sang sur tes mains.










.../...

mercredi 4 septembre 2013

[CHRNK 04032259] (Archives de la Base)





C'est vraiment un très très beau disque.
Alors selon l'expression consacrée, il est déjà dans les bacs. Cette mélodie magique retransposé en jazz aux confins du trip-hop acoustique avec 1-une guitare minimale, 2-un piano ultra clair et précis en contrevent avec le plug-in Onirik Space Delay,
[l'air du désert quand tu écoutes, la respiration des Fender-Rhodes
[les dunes, les brises LFO
[la lune,
[des visions modulables 1.0 +∞
[une silhouette vêtu d'un sari négatif en contre-jour – et soudain 3-la BASSE –
& tu reconnais toutes les pistes, chemins, ruelles, tous les tracks que tu as écoutés dans celui-ci, l'air est un vecteur transcendant, perf' audio –
[les galets roulent les uns sur les autres en raclant les fragments coupants disséminés de la lune, le morceau en question est issu de l'album Blue Suburban, ils n'ont jamais cessé de jouer ensemble dit l'histoire, des standards aussi, bien sûr. Vraiment canon.
4-Un xylophone humide clapote en ternaire les façades sombres des venelles oranges. Les mesures s'enchaînent. S'ajoutent. Se délient, se défient & s'annulent. Le morceau s'intitule peut-être Revolver. Ce sont les trois seules syllabes du scat halluciné réalisé à l'aide d'une synthèse vocale.
Ce qui est incroyable, c'est la puissance d'évocation visuelle de l'interprétation. Musique en MODE mystique, cryptage secret désoxyribonucléique dans le réseau. S'imposent des/ décodeur du gel, transsibérien modifié, le crime programmé,
[images de films,
[volutes de l'écume des caniveaux express, sue,
tu reconnais ces musiques, toutes ces sons acides, ces nappes qui trillent spirales en continu dans les profondeurs enfouies de. À l'ombre sous la mousse. Cerveau-radio. Âme. Rouge. Pleure. Ris. C'est un peu comme si on vous donne deux grammes de coke à six ans. Quelque chose d'exceptionnel. Un enregistrement sous bandelettes exhumé du passé.
Astronaute-orchestre. Cosmonaute du son. Staccato bleu.
[Un piano suinte laissant une pellicule grasse couleur rouille sur les rails bruine dans la brume.
Vortex disponible, ce morceau est tous les morceaux. Free update. L'unique. Le seul. L'opium fatal. Comme si ton âme connaissait déjà le chemin. Ton cœur, la route. Dégrafé. Et voilà : ce morceau est vraiment magnifique. Parce qu'il te mystifie.
Si. Si si, vraiment. « E C O U T E, P U T A I N ! »
Tu attends une croche, c'est un triolet. Un dièse, un bémol. Une blanche, une noire, une note, le silence.
Tu t'accroches à la mélodie et elle t'embarque progressivement dans une autre. Sans coupure. Les ambiances-mondes se succèdent.
[Glissent.
[Voyages.
Parce qu'il vous surprendra toujours par l'alternance de séquences, le switch sans cesse regénéré... L'A & l'Ω auto-engendrés. Matrice. Les flashs couplés en samples normalisés fonctionnent comme des plateformes égalisés en surface, des fusées de lancement vers d'autres sphères. Dans d'autres univers en 3D. Galaxies décadenassées. Ce morceau est le seul morceau. La mère. Ici et maintenant. Le père. Pour les siècles des siècles.


vendredi 30 août 2013

31 minutes (Archives de la Base)



22h57, vendredi soir, vendredi 17 novembre 2006, pas tard – il pleut à moitié et le vent souffle faisant tinter la harpe éolienne du balcon de la voisine du dessous. La fenêtre grince un peu avec l’air qui rentre dans la pièce pour faire sortir la fumée. Me lève la porte me bouge allume la lumière ouvre le frigo le pack une bière bien fraîche jette la capsule entre vous et nous c’est une histoire de goût et le sachet fait le même bruit que la corbeille suppression de ce fichier. Me tourne éteint la lumière va dans le salon y prendre le paquet de clopes sur la table la télé allumée votez pour votre candidat préférée il est encore temps mais le paquet est vide –


(....)

(https://editionsdupontdeleurope.eproshopping.fr/1155013-concrete-jungle-cyrill-chatelain.html)

lundi 26 août 2013

Oondulation en eXpansioN

















Vision en speed/ fracas dans le stacatto/ Richelieu/ dérobée/ Drouot/ l'ondulation underground, l'univers-expansion :

Et
Et ta
Et ta main,
Et ta main, douce
Et ta main, doucement,
Et ta main, doucement,  glisse
                                        glisse le
                                        glisse le long
                                        glisse le long de
                                        glisse le long de la
                                        glisse le long de la barre
                                        glisse le long de la barre centrale
Et ta main, doucement, glisse le long de la barre centrale du/
                                                                                                du wagon
                                                                                                du wagon bondé
Et ta main, doucement, glisse le long de la barre centrale du wagon bondé deux —
Et ta main, doucement, glisse le long de la barre centrale du wagon bondé de ceux —
Et ta main, doucement, glisse le long de la barre centrale du wagon bondé de ce métro
                                                                                                                                 ce métro qui/
Et ta main, doucement, glisse le long de la barre centrale du wagon bondé de ce métro qui nous —
Et ta main, doucement, glisse le long de la barre centrale du wagon bondé de ce métro qui nous emmène —
Et ta main, doucement, glisse le long de la barre centrale du wagon bondé de ce métro qui nous emmène déjà —
Et ta main, doucement, glisse le long de la barre centrale du wagon bondé de ce métro qui nous emmène déjà ailleurs
                                         plus loin




vendredi 9 août 2013

Real Life™ [partie 1]





Un snare clair éclate les lignes des trottoirs. La pluie glisse dans le caniveau. Une voix, ta voix ?, résonne et se confond avec les gyrophares hirsutes. La pluie grésille comme un vinyle. Je m'entends battre. Non ce n'est pas ta voix, tu dors déjà et tu n'es plus là. Il y a le désert dehors. Et dedans. Bless up, la basse grasse racle, racle et racle ce qu'il y a au fond sûrement. Des os, des bouts de sonneries poussiéreuses, des textos décharnés, usines délabrées. Les toits en tôle vibrent. Tintent. Assourdissent. La ville qui s'endort en lumières là-bas.
Je suis des guitares andalouses en delay. Des infra-basses graves-acides. Hydre. Un sample au piano. Tu m'as quitté la nuit dernière je crois. Toutes les nuits sont la dernière maintenant. C'est de manque maintenant le sulfurique ; la tête, ma, résonne sur le carrelage froid, des, mes, cris déchirent la nuit de l'immeuble, les missiles m'ont touché, je saigne, me vide, sur le parquet, la moquette de la télé, les films qu'on avait fait sur la route, la route tout juste disparue : je te vomis. Mais pas encore assez.
Lady Capulet sous ta capuche de crapule tu m'as/ Les supermarchés sont interdits aux dissimulés, mais pas, non pas les nuits. Code-barre. Effleurer ta bouche, ta bouche, le soir en rentrant je sais pas où tu es. L'oracle reste mystérieux. L'interface gelée. Tout semble serein. Plein. Et vide.
Une tête de serpent domine la coupole illuminée par les sodiums de la ville. J'imagine que Jah est à mes côtés en fumant mon joint, tu dois te souvenir de ce que c'est.




L'autoradio était allumé, les basses bien à fond, tu tirais de longues taffes oblongues pendant que je conduisais vers l'autre versant luisant. « Pourquoi lutter ? » m'avais-tu dit. « ...tu es seul, tu es en panne d'inspiration et,... je crois comprendre : le succès, ça peut être intimidant. C'est tout à fait naturel que tu te mettes la pression. Laisses-moi t'aider. » Feu rouge. J'ai fait : « Tu sais ce que je veux ? » Feu rouge. Essuies-glaces. Tu m'as répondu, « ...plus vite tu auras fini ces pages et plus vite tu me verras. »

Express hurlant. Brûlant. Aéroport de nuit. Café désert. Tu sais comme un rêve, une insomnie douce, floue, enfumée - je suis des guitares andalouses en delay, des samples de guitares andalouses en delay - un truc que tu connais, les arcanes du mal, un glide sur une basse, les racines du spire, ton programme inné, l'impression aiguisée, une voix proche murmure, ta voix ? bip, Fondu noir.
Noir et blanc.
Ton corps doux en plastique. Papier numérique. Mots doubles. Chiffres chiffonnés. Combinaison tactile. Codes secrets dans la matrice. Ton, notre ADN enlacé, mutant, palpitant, skank & sirène dub, l'écho, ici, d'où nous parlons la même langue. Sans hasard. Le glide sur la basse, au cœur du siphon solénoïde, vortex astéroïde récite le chant spirale, takit ez, l'inscription en vieille acmée numérique sur la face nord du disque dur, 1.0, la route est comme tu t'en souvenais, les toits en tôle vibrent, les nuages passent, un semblant de vie dans la machine, antique pulsion remontée des abysses, le kit parfait sorti d'une petite boîte à opium oubliée sous les cendres :
→ les heures lentement, visions, salle d'attente bondée, néons blancs, foule perturbée, rues instables, tangibles.
→ Les espace-temps décalés.
→ Sous la lune-skunk, des lampadaires oranges, des masques à gaz et des usines décharnées, des courbures intersidérales, phares, battements Alpha-programme, mot de passe ; couloirs évanescents, fatums aux parois transparentes, vitres thêta-opaques, faux-miroir numérique, la brèche se répand en pixel sur le mur, des passages arachnoïdes et des souterrains familiers,slogans sur mesure, j'ai l'impression de te connaître depuis longtemps, mon cœur binaural, scanner aléatoire, nos voix synchrones, ouverture et fermeture automatique des portes.
→ Toutes les nuits sont neuves®. La pluie crépite comme un vinyle.




Promeneur solitaire, écarquille les arcanes. Fouille les canaux. Écrase les têtes grasses et collantes. Monte dans le bus underground, Top Secret. Climatisation et vitres teintées. Repoussez les limites de vos exigences. Les ambiances s'irradient. Connexes.
Lady, les crypto-photos grésillent. Des roues dans les flaques. La buée et l'incandescence de ta bouche et le crissement des feuilles. Comme un vinyle. Lady, la pluie sillonne les tarmacs quand tu n'es pas là. Rayés. Nous ne prenons plus les chèques, merci de votre compréhension. Ferme les yeux.
Ferme les yeux et aspire le road-movie. Monte. Sniffe. Garde l'autoroute désert. Le kick régulier, vortex palpitant, philtres et fumée titane. La ligne blanche. Et toi. Toi. Toi. À côté.
Promeneur dans la nuit. Snakant les rabatteurs. Poussières en delay dans les dunes de ciment. Le vent métal. Les vagues d'asphalte. Flash. Derrière le pare-feu, l'interface secrète de Vénus. Le bruit d'un sabre. Le froid blanc. Le son à fond. Tu avais fait : « Viens, approche-toi. Plus près... tiens, mon numéro...etc... ».

→ Nous regardions sous cape le bus underground ouvrir une brèche dérobée dans les codes fous. Tous les nous, deux. Enregistrer sous. Raie de lumière, la porte reculée, la nuit. L'interface secrète de Vénus. Tous les nous, deux. Conspirateurs dissimulés. Vases communicants sous les arcades en néon. Les lampadaires oranges. Sliders cryptiques, kaléidoscope de connectiques occultes dans le cosmos digital. Je m'entends battre. Vivant en bêta-version. Fondu noir.




Noir et blanc.
Promeneur nocturne dans les néons, les flaques, les reflets flasques et gondolés. Les sillons. L'eau racle dehors. Ondule sur le vinyle. Sur le banc. La lune trou de vers. Ton œil fatal sous ligneur numérique. Un snare clair éclate les lignes des trottoirs. Éclaire et crève d'insectes grouillant le caniveau mystique. Élastique. Détrempé. Sulfurique. Les toits en 3D résonnent. Clignotent. Cliquettent et martèlent. Je suis un sample au piano. Le premier soir. Je suis le soir dont le delay ne s'arrête jamais.

Gros plan : première taffe. 
Vous êtes dans un réseau social. 
Zoom : tes lèvres : la fumée. 
Vision subjective. Traces western rouillé, enchevêtrées, l'azimut grince à moins de 80 bpm. Black domina Haze. Le grain 16mm griffe le sable sépia. Tu avais dit :
« Pourquoi lutter ? On a trop de choses en commun.  » 
Système d'exploitation requis : port autonome classique. La version légale de ce métavers est gratuite.
Tu avais ajouté : 
«J'ai l'impression que je te connais depuis toujours. » 
Monde persistant. Branché dans la salle immersive. Au loin, la nuit globale était tombée sur le machinima urbain. Sécurité : aucune. AU-CU-NE.

Le premier soir Lady Cape où notre séquence s'était achevée... Le bruit blanc persistant. Déconnecté. Le retour, seul dans le fauteuil du salon. Débranché. Sourd dans la pièce obscure. Étourdi. Et face à moi, les écrans affichaient :


VOUS GAGNEZ DEUX MILLE CREDITS.
FAITES EVOLUER VOTRE PERSONNAGE.







lundi 5 août 2013

Plateau télé



…mange bouffe croque mâche bouche becte, grignote.
Tes dents caustiques mastiquent en tailleur, elles déchirent elles se plantent elles lacèrent la chair, mange mange bouffe croûte graille croque/l’écran vomit rafale d’images plastique Lavomatic en Haute Définition sur le plasma à cran du salon. Vous aussi, découvrez la nouvelle saveur.

Mange bouffe bouffe bâfre craque, décortique.
Les os gras du poulet luisent dans le plat visqueux, la bougie qui s’étouffe colore d’ombre les angles que je sens poisseux tout autour. Lèche absorbe aspire remplis-toi, un filament finalement coincé entre tes dents retarde soudain la curée, sonde, tes doigts fouillent fouillent l’intérieur hanté de ta bouche. Un plus beau regard sur le monde.

(...)

(Retrouvez le texte intégral ici : https://editionsdupontdeleurope.eproshopping.fr/1155013-concrete-jungle-cyrill-chatelain.html)

Matrix City Blues (part X)




Tu marches le soir, le soir sur le trottoir du fond du bar. L’écran enchaîne les images figées d'un autre temps. Vautours stridents & autoroutes constricteurs. Piano mineur en reverb. Elle me glisse un buvard dans la bouche – allez, viens, viens, viens sans te découvrir, t’inquiète - le bus s'arrête dans une ville-fantôme de la route noire et blanche. Like feelin, breethin’ alone/ In a big land and ghost town - allez, viens sans te découvrir t’inquiète - la nuit balance ses lampadaires amers dans l’air épais des villes, j’ai découvert en vrille l’envers de tes paupières — Riff de blues, guitares bleues, derrière les fumigènes-électrophone.
Riff azote, guitares tordues. Fumigènes électrophones. How I love you, baby, how I love you, girl, little girl. Comme un aimant, amant d'une épitaphe invisible, en mode revenant. En boucle, j'écoute en repeat, je visionne les mêmes bandes fissurées, celles où, et celles où. Doutes. Out. Je passe au ralenti le déclic, tu, grossis l'optique, toi, l'ombre de l'ombre du lendemain. I'm about to lose my worried mind, Circé, au moment où la fumée dense, tu/ toi devant moi. Suicide-moi.
La fumée serpente dans la lumière bleue des spots. Wood shocks. La serveuse pose un autre verre luisant sur la table. La nuit palpite. Bruits des voix mélangées.
La toile gondolée sous les lames acides.


.../...

jeudi 25 juillet 2013

Live & Direct



Je me pousse vers ce que je ne suis pas.
Encore.
Je me pousse vers ce que je ne suis pas encore.
Tu vois ? Comme les vagues, la mer. Qui se retire, qui s'approche. Le ressac sans cesse. Comme tes identifiants. Tes traces. Qui changent. Qui mutent .Tes pseudos. Travelos. Tes bouts de peau. Tes mots de passe. Tes cheveux. Clandos. Tes poils. Tes visions piétinées (celles que tu sais piétiner tout seul en vérité).
Je me pousse vers l'auto-supercherie arachnoïde. Le dédoublement. Le cerveau mal latéralisé. Divisé. Séparé – extension neurogénique et pinces coupantes, camé-rat schizoïde au poing, derrière mon caddie aux barreaux verticaux dans les rues codes-barrées. Tout est filmé dans la rue, en direct. LIVE.
(Au fond de tes orbites ça s'agite.)
De l'autre côté de la rue chirale, gît au moins un cadavre à la télé. Les mains le sang, le hachoir le sang et le couteau rouge le sang. Les cris stridents imaginés, tu vois le silence en réalité. Et l'intrusion de l'écarlate dans ta vie. Le monde substance morte, work in progress, qui s'écarte, qui implose sur ton plasma. Fissures. L'explosion du vide sur l'écran. Ton reflet imprécis en face de toi, les yeux à vide.
LIVE. Tu te regardes regardant en boucle des séquences filmées par portable. Tu demandes demandes demandes aux autres ce que tu veux veux veux qu'on te demande. Inlassablement. Le virus arachnoïde va et vient. L'un dans l'autre. Tes orbites barbouillés de bruit blanc, les battements binauraux qui t'en-vertigent à l'extrême. Méso-chrone. Comme l'amère codéine sur ta langue brûlée. Le napalm invisible qui te modifie. Qui se retire. Qui s'approche. Sans cesse.
LIVE. Tu te pousses à petit feu vers ce que tu n'es pas.
Toujours. Encore.
Visions cliniques ; ta lobotomie en direct mec. Tes hurlements figés. Fragmentés. Tes visages émaciés. Décharnés. Troués. Tes bouts de peau rouge. Cramée. Tes visions explosées. Désossage du réel. Là. Dans le caniveau apparemment. Deux hémisphères cannibales. En LIVE.


(...)



One shot

[extrait de Vide un jour, pour Lectures Mutantes à Librairie Polis (Rouen), le 16/11/2012.]







(Retrouvez le texte intégral ici : https://editionsdupontdeleurope.eproshopping.fr/1155013-concrete-jungle-cyrill-chatelain.html)

lundi 22 juillet 2013

Ayase [wip partie 1]



Zoom. Une feuille se décroche des frondaisons et tombe, flottant à travers le pollen en suspens, au ralenti. Un vent léger balaie les branches des arbres. Quelques fleurs de cerisiers forment des petits tas rose de temps à autre au bord de l’allée. Notre héroïne avance.
La musique parfaite est : harmonica façon western, guitare au feu de bois et sifflement poor lonesome far-west. Sous ses haillons, elle marche droit devant elle. La tête légèrement penchée en avant.
Il n’y a d’autre bruit que les oiseaux de ci de là et le claquement irrégulier du bâton, toctoctoc, sur la terre battue. Elle avance en sentant – et nous la sentons aussi cette caresse intermittente du vent derrière les mèches de ses cheveux, le voile chaud du soleil sur son visage et les parfums de pins, de violettes et d’humus que traverse son tracé.
Le mot de saison parfait est : printemps. Il semble que l’on entend la sève circuler et gazouiller dans la canopée. Entre ses lèvres sèches et serrées, des grains de sable craquent sous ses dents. La ville est loin devant. Nous marchons.
On voit nettement au soleil les peluches d’ouate se mêler aux longs cheveux d’Ayase. Elle traîne ses chaussons de corde sur le chemin poussiéreux. De dos, ses cheveux de geai chaloupent à mesure de sa démarche lente. Fondu noir.

Clap. Charles ferma la scène d’un « Ok ! C’est bon ! ». Et je dis :
"- C’est nickel là !
  - Ouais, faut voir.
  - T’inquiète.
  - On va la refaire quand même.
  - T’es sûr ?
  - Je préfère parce qu’il y un moment où…enfin je suis pas sûr, bref. Au point où on en est, une de plus ou une de moins. Ce n’est pas de ma faute s’ils titillent tous."


Ça ne faisait que la dix-huitième fois que l’on refaisait cette prise. C’était Charles qui titillait un brin. Comme toujours. Et là-bas, je voyais qu’Aya commençait à saturer. Elle ne disait rien. Ou parlait assez sèchement à son assistante. Elle ne jetait jamais un œil de notre côté. Elle s’exécutait. C’était tout. Elle semblait exaspérée.

.../...

vendredi 5 juillet 2013

Contagion (extrait de Jeu Décalé 1)


Espace sous surveillance vidéo –

l’Autre est un facteur contagieux
dit la télé,

sa fumée tue
sa gastro se transmet
son bruit nuit
ses poubelles puent
ses grèves bloquent

l’Autre doit être autre
mais surtout par-fai-te-ment S I M I L A I R E.

> communiqué du Ministère de la Santé ; Penser à porter un masque lorsqu’on est grippé, c’est protéger son entourage des microbes.

(carré fumeur –
l’enclos grillagé dehors
la nuit dans le froid)

Fumer nuit à votre entourage

l’Autre est un facteur contagieux
dit la télé

(tout est balisé aujourd’hui)
si l’Autre est Autre, c’est inacceptable -
ce qui est acceptable,
et bien,
c’est que l’Autre soit comme vous
une armée d’Autres pas autres
à la queue leu leu sur les boulevards
des clones chaque matin & chaque soir

l’air n’est plus à l’autre,
l’ère est à la masse/ troupeau/foule/majorité/supérieur/
c’est le 1 ou l’autre
pour le bien de tous,

l’enfer c’est l’Autre,
soyez-en persuadés.

l’Autre est un facteur contagieux
dit la télé,

l’Autre est une menace pour votre vie.

plus les différences seront rayées,
plus vous serez en sécurité,
faites-nous confiance.
vous avez bien sûr la possibilité de dénoncer
de manière anonyme, appelez-nous
au numéro qui s'affiche sur l'écran.

L’AUTRE EST UNE MENACE,
L’AUTRE EST UNE MENACE POUR VOTRE VIE ET CELLE DE VOS PROCHES,
L’AUTRE EST UNE MENACE,
NE RESTEZ PAS SANS L'AVIS D'UN EXPERT, APPELEZ-NOUS*,
L’AUTRE EST UNE MENACE,
L’AUTRE EST UNE MENACE,
L’AUTRE EST UNE MENACE,
L’AUTRE EST UNE MENACE,
L’AUTRE EST UNE MENACE,
L’AUTRE EST UNE MENACE,
L’AUTRE EST UNE MENACE,
L’AUTRE EST UNE MENACE,
L’AUTRE EST UNE MENACE,
L’AUTRE EST UNE MENACE,
L’AUTRE EST UNE MENACE,
L’AUTRE EST UNE MENACE,
L’AUTRE EST UNE MENACE,
L’AUTRE EST UNE MENACE,
L’AUTRE EST UNE MENACE,
L’AUTRE EST UNE MENACE,
L’AUTRE EST UNE MENACE,
L’AUTRE EST UNE MENACE,
ORGANISEZ VOTRE SERVITUDE,
L’AUTRE EST UN FACTEUR CONTAGIEUX

disent hurlent crachent les télés.




*Téléphonez-nous 24h/24 au 999666 (gratuit hors frais opérateurs).



(L'autre en V2, Extrait de Jeu Décalé 1, publié in Le Printemps des poètes 2008[TPK], C.Chomant Ed.)



jeudi 4 juillet 2013

Riders on the storm





Les mots bloqués. Le cerveau blanc.
Les mots bloqués. Le cœur en acier. Les mots bloqués. Les lances aiguisées. Les mots bloqués. La glotte asséchée. Les mots bloqués. Les mots bagués. Les mots bloqués. L'hémoglobine du passé. Les mots bloqués. Les pensées sous-titrées. Les mots bloqués. La barrière dentelée. Les mots bloqués. Tir de mortier. Les mots bloqués. Le ventre perforé. Les mots bloqués. Ceux qui ne sortent plus.
Les mots bloqués. L'émoi étouffé. Les mots bloqués. Les histoires refoulées. Les mots bloqués. Les névroses psychés. Les mots bloqués. L’Éros torturé. Les mots bloqués. Le Thanatos cendrier. Les mots bloqués. Les mitraillettes cavités. Les mots bloqués. La boue dans les tranchées. Les mots bloqués. Les snipers embusqués. Les mots bloqués. Le chasseur assoiffé. Les mots bloqués. La flèche empoisonnée. Les mots bloqués. Les violons légers. Les mots bloqués. Le curare secret. Les mots bloqués. Les rêves boule-chiffonnés. Les mots bloqués. L'extraction acharnée. Les mots bloqués. Le cœur en tôle ondulé. Les mots bloqués. La boîte refermée. Les mots bloqués. Le jour assassiné. Les mots bloqués. Les mines dissimulées. Les mots bloqués. Les joues émaciées. Les mots bloqués. Les lèvres coagulées. Les mots bloqués. Les doigts mouflés. Les mots bloqués. Les bougies hantées. Les mots bloqués. Les yeux plissés. Les mots bloqués. Les contours réalité. Les mots bloqués. Des reliefs aperçus. Les mots bloqués. Les larmes perdues.
Mots bloqués. Thérapie oubliée.
Mots bloqués. La cage et ses clés. Mots bloqués. Triturer les cartouches dorées. Mots bloqués. Pelote à dérouler. Mots bloqués. Comment décoincer. Mots bloqués. Mode d'emploi égaré. Mots bloqués. Les colonnes à tracer. Mots bloqués. Électrocuté. Mots bloqués. Maxillaires stressées. Mots bloqués. S'acharner. Mots bloqués. Débrancher. Mots bloqués. Grenades dégoupillées. Mots bloqués. Gâchette armée. Mots bloqués. S'acharner. Mots bloqués. Tempête embrouillée. Mots bloqués. Bourrasque déglinguée. Mots bloqués. Ferraille rouillée. Mots bloqués. Chantier avorté. Mots bloqués. Virevoltent débris du passé. Mots bloqués. Ensorcelés. Mots bloqués. Ensorcelé. Mots bloqués. Les jours accumulés. Mots bloqués. Bugué. Mots bloqués. Accidents ensanglantés. Mots bloqués. Rafales concentrées. Mots bloqués. Mots bloqués. Mots bloqués. Mots bloqués. Brainstorming. Mots bloqués. Heart-storming. Mots bloqués. Valiums écrasés. Mots bloqués. Bouteilles vidées. Mots bloqués. Lignes sniffées. Mots bloqués. Pattes de mouches mortes. Mots bloqués. Emprisonnés. Mots bloqués. Mors aux linéaments. Mots bloqués. Les choses devraient accélérer.

A la fenêtre, elle m'avait dit. (Transe bloqué.) Tu dois.
(Transe bloqué.) Verbaliser.
(Transe bloqué.) Si, si ! Mets des mots !
Mets mots bloqués ? Mes mots bloqués. Bloqués. Bloqués. Bloqués. Bloqués. Bloqués. Bloqué. Deux points, parenthèse ouverte.
Flux.
Si tu mets des mots, tu verras plus clair. Deux point, parenthèse fermée.
Mm. (Bloqué.)
Mais attention, je n'ai pas dit que ça allait être facile. Point-virgule, parenthèse fermée.



Il est dix-neuf heures. Le monoxyde file sous la voie lactée. Le même petit spectacle se déroule soir et matin. Les moutons vont paître et vont se coucher à la bergerie. Je bois un whisky sec. Le coucher de soleil déroule son film orange et rose. Je n’allume pas la lumière, l’écran me suffira.

mercredi 3 juillet 2013

Like white sheeps ina digital detox


Ça y est. C’était fait. 
J’avais résilié ma ligne internet. J’avais aussi résilié mon abonnement de téléphone portable. 
Je n’étais plus joignable. 
Je savais ce que ça signifiait. 
Les ponts étaient coupés. 
Je n’avais même pas songé à garder un fixe, un shoot de communication au cas où le téléphone était allé rejoindre la télé et le reste des fils arrachés aux encombrants. Oui, j’avais jeté la télé aussi.
Ça y est. C’était fait. 
Le salon paraissait beaucoup plus spacieux.





Feu !


Sa colère grandissait à mesure qu'il regardait, qu'il revoyait les photos, les vestiges,les ruines d'une autre vie. Malgré le temps, sa rage ne s'éteignait pas. Le grésillement désagréable des souvenirs diffus s'exposait là sous ses yeux. Rouge. Il entendait souvent des cris, des pleurs au fin fond des ruelles alentours. Il pouvait discerner encore sa voix douce quelquefois et puis, regardait son reflet dans son bol noir de café. Seul. Il fallait s'extraire. Ailleurs. Une cabane, une hutte en forêt. En montagne. Une autre ville.


(...)


mardi 2 juillet 2013

Reset



Perte de temps. Cul entre deux chaises. Tu sais exactement ce que ça veut dire. Ou plutôt. Tu savais exactement ce que ça voulait dire. Je suis ton révélateur. Ton satori. Ton éblouissement de l’œil. Ta révélation.

>Ne te réveille pas demain.
>Casse ton réveil-matin.
>Tue ton employeur.
>Oublie.
>Cesse de t'oublier en te prostituant.
>Arrête tout.
Et bois si tu veux boire, fume si tu veux fumer, pique-toi si tu veux te piquer, rien n'est jamais trop lorsqu'il s'agit de toi. Le reste : discours, grandes phrases, grandes idées, mets tout cela au feu. Tu verras, tout s'enflammera par la seule action dioptrique du soleil sur la loupe.

(...)

(Retrouvez le texte intégral ici : https://editionsdupontdeleurope.eproshopping.fr/1155013-concrete-jungle-cyrill-chatelain.html)